LA FNAC TUE LA MUSIQUE
Sur la couverture du numéro 19 d'EPOK, le gratuit de la FNAC, on peut lire en énorme, façon "je te ruine ton paquet de clops avec mon slogan comme quoi tu vas mourir", l'honteux mensonge* suivant:
"La musique gratuite tue". Bien évidemment, c'est un pur scandale, une ineptie qu'on ne peut dignement laisser passer.
En effet aucun mort n'est pour l'instant à signaler sur toute la surface de la planète, qui serait dû à le musique gratuite. Personne n'est encore décédé parce qu'il écoutait la radio ou un mp3 téléchargé sur Internet. Aucun label ou distributeur n'a fermé à cause du téléchargement, bien au contraire on assiste à une explosion de "net-labels" et d'aggrégateurs de musique gratuite pour qui c'est une véritable aubaine.

C'est pourquoi nous avons décidé de répondre à la Fnac avec le message ci-dessus. Ce message-là, lui, n'est malheureusement pas un mensonge.
En effet on compte une bonne bande de labels et de distributeurs qui n'existent plus aujourd'hui, suite au coup de grâce que leur a donné la FNAC. Celle-ci se gargarise de représenter une diversité culturelle alors que les indépendants ne servent qu'à décorer ses espaces physiques et virtuels, qu'elle revend en espaces publicitaires aux grosses compagnies. Au bout de trois mois, plutôt que de régler ses factures, la Fnac préfère renvoyer en retour leurs produits aux indés. Et hop ni vu ni connu que je t'embrouille. L'indé décore la Fnac, la Fnac vend son espace décoré, puis renvoie ses produits à l'indé qui met la clé sous la porte. On a pu assister de nombreuses fois à ce schéma en France ces dernières années.

La Fnac est donc bel et bien un assassin de la musique.
C'est pourquoi nous avons décidé de boycotter la FNAC pour toutes nos productions, afin de maximiser leur exposition réelle et leur rentabilité à terme.

Par ailleurs, en ce qui concerne les débats actuels (licence légale, etc...), il est amusant de constater qu'aucun indépendant, musicien, artiste, etc, n'y prend part. Les quelques personnes qui se sont exprimé le font sous couvert des majors, les Sardou et Eddy Mitchell**, par exemple. Il faut savoir qu'ils ne peuvent plus être considérés comme des artistes aujourd'hui, étant donné que ce ne sont plus que des produits sur-formatés, qui n'ont plus aucune notion de goût ou de talent qui puisse leur être associé.

Comment expliquer cette absence des artistes du débat?
Tout simplement parce qu'ils sont lucides. Licence globale ou pas, ils savent qu'on ne leur reversera pas leurs droits, car c'est ce qui c'est toujours passé pour eux. Juridiction du téléchargement ou pas, ils savent que la technologie dépasse désormais systématiquement toutes les lois qui essaient d'être inventées, et qu'aujourd'hui la musique est gratuite sans support, c'est un fait. Ils savent que les profits générés par les grandes stars n'ont jamais servi à financer de jeunes talents. Enfin, ils savent qu'aucune corrélation n'a pu être prouvée entre le téléchargement et la prétendue baisse des ventes, qui n'est en fait qu'une baisse de la valeur du CD (enfin!).

* l'article dans le magazine accumule de nombreux autres mensonges comme "le peer-to-peer est la principale raison de la baisse des ventes" (double mensonge), "il n'y a pas un seul auteur-compositeur pour la licence globale" (mon cul c'est du poulet), "une éclosion de talents sur la scène française" (ah bon? des noms!!!), "il faut des producteurs pour faire des disques" (les home-studios sonnent aujourd'hui 10 fois mieux que les productions coûteuses des majors), "un musicien il lui faut un, deux ou trois ans avant de produire un disque" (un musicien il lui faut déjà dix ans de pratique avant de prétendre à l'être, le coût de sa production n'est donc de son strict point de vue personnel chiffrable en aucune manière)....

**Axel Bauer, Maxime Le Forestier, I AM, Juliette, Olivia Ruiz, Louis Bertignac, Carla Bruni, Vincent Delerm, Raphaël, Bénabar, cités dans le magazine, sont ici à ranger dans le même sac.