steven bernstein diaspora soul
Steven Bernstein : "Diaspora Soul"
Label : Tzadik
Distributeur : Knitting Factory/Harmonia Mundi
Date de sortie : 1999

Se servir du pire...
Depuis ses débuts, beaucoup de gens l'oublient, le jazz est une musique de langage et de contestation. Et nombreux furent les artistes à en faire la preuve: de Coltrane à Miles en passant par Mingus et Sun Ra, chacun défend ses origines et son langage, sa manière de diffuser une information en passant au dessus des frontières car la musique permet cela. Or, que cela soit avec ses amis de Sex Mob ou en solo, Steven Bernstein est expert dans le langage de la trompette, faisant, surtout dans cet album, naître un langage emprunt de musique Yiddish et de salsa... «Diaspora Soul» devient alors une évidence pour cette expérience torturée et lancinante à la fois, échappant brièvement un «L'chaim» déséspéré pour diffuser une joie incertaine sur «Shalom Bimromav». Et puis, une salsa reprend le dessus sur «Cha», pourtant le tempo correspond toujours à la vitesse de déplacement du paresseux, laissant place à la grandiloquence d'une armada d'instruments à vent se complétant dans leurs chuchotements éléphantesques de foire de Jérusalem.... Plus loin, Bernstein utilise la voix d'un autre pour exacerber un «Let my people go» dont on connaît désormais l'universalité... Il suffit de changer l'accent!
Note excellent jazz salsa yiddish : (Tiff)